Avoir un site internet, c’est bien. Savoir quelles sont les informations à détenir absolument pour éviter d’en perdre le contrôle, c’est encore mieux. Et ce, que vous ayez déjà un site ou qu’il soit en projet.

La conception d’un site implique dans un premier temps d’enregistrer un nom de domaine choisi (ex: www.monsite.fr) et de louer un espace de stockage adéquat qui accueillera une partie des dossiers et fichiers du site (hébergement). Ensuite, il est probable qu’une base de données soit créée pour interagir avec votre site. Pour finir, une fois votre site terminé et en ligne, il sera certainement administrable : via une interface sécurisée pour en modifier les contenus…

Bon c’est super ces blablas techniques, mais où est le problème ?

Et bien les actions citées ci-dessus engendrent des identifiants, des mots de passe et autres informations qui sont en fait des clés que tout propriétaire de site internet doit avoir en sa possession. En effet, très souvent c’est le prestataire gérant la conception du site qui s’occupe de ces démarches pour simplifier la vie à ses clients. Et c’est très bien.
Mais il arrive aussi de changer de prestataire, ou que celui-ci cesse son activité… Et là, si vos clés disparaissent avec lui, ce sont quelques démarches contraigantes qui vous attendent pour reprendre la main sur votre site.

Le trousseau de clés :

1- Nom de domaine : votre adresse sur internet

Votre prestataire doit normalement l’enregistrer à votre nom ou celui de votre entreprise pour que vous en soyez « propriétaire ». On devrait plutôt employer le terme de « locataire » car les noms de domaines quels qu’ils soient se louent en général à l’année ou sur une période définie avec renouvellement. Il est donc possible de remettre un nom de domaine en circulation et disponible si l’on ne souhaite plus l’exploiter.

Si pour une raison ou pour une autre, vous deviez transférer ce nom de domaine, pour changer d’hébergement par exemple, il sera plus compliqué de le faire si vous n’êtes pas propriétaire. Vous devrez alors faire une « demande de transfert de propriété de nom de domaine » qui est en général payante. En espérant que le propriétaire actuel réponde positivement à votre demande…. Vous l’aurez compris, autant éviter ce type de mésaventure dès le départ.

Comment vérifier si je suis bien propriétaire ?

Il y a encore quelques mois, il suffisait d’interroger le WHOIS (« qui est ») en ligne pour avoir des informations sur le propriétaire d’un nom de domaine. Mais depuis la nouvelle règlementation européenne RGPD (Règlement Général pour la Protection des Données) en vigueur depuis le 25 mai 2018, ces informations sont cachées.

Rassurez-vous, on peut tout de même faire cette vérification, mais de manière différente.
Voici comment :

• se rendre sur le site : https://whois.icann.org/fr
• entrer le nom de domaine à vérifier (pour exemple : www.zotlab.com) et « recherche »

• un Captcha va vous demander de cocher des images pour vérifier que vous n’êtes pas un robot : faites-le
• vous arrivez sur le résultat de la recherche :

Comme vous pouvez le constater pour Zot Lab, nom de famille et coordonnées sont masqués.

La nouveauté réside dans l’adresse « courriel » qui affiche un mail quelque peu étrange au premier abord. C’est justement par cette adresse mail que vous pourrez contacter le propriétaire du nom de domaine qui vous intéresse : copiez l’adresse mail et envoyez un message. Si le message arrive dans votre boîte mail, c’est que vous êtes bien le propriétaire de votre nom de domaine. Si ce n’est pas le cas, c’est que quelqu’un d’autre est propriétaire.
Il vous faudra alors faire une demande de transfert de nom de domaine.

2- Codes ftp

Pour faire simple, ces codes permettent d’accéder à votre espace de stockage en ligne (hébergement) pour y transférer les dossiers et fichiers qui composent votre site internet. Cet espace se « loue » lui aussi pour une période choisie (renouvelable), et cette étape se fait en général en même temps que la réservation de votre nom de domaine. Car bien souvent, les hébergeurs professionnels tels que OVH, 1 and 1… proposent de coupler un nom de domaine avec un hébergement pour simplifier les démarches.

Les codes ftp se composent de :

• adresse ftp
• login utilisateur
• mot de passe

Ces informations sont envoyées automatiquement par tout hébergeur dès qu’un hébergement est acheté. Donc votre prestataire les possède forcément.

3- Codes de connexion à votre base de données

Certains sites nécessitent une base de données qui regroupe des informations, des données spécifiques à votre site internet, indispensables à son fonctionnement. Cette base est elle aussi stockée par votre hébergeur, mais pas sur le ftp. Si cette base de données devait être remplacée pour diverses raisons, le prestataire qui gère actuellement votre site (ou qui va le gérer) doit pouvoir y accéder.
Là encore il y a des codes :

• code serveur
• nom d’utilisateur
• nom de la base de données
• mot de passe

Ces informations sont elles aussi envoyées automatiquement par tout hébergeur lors de la création de la base de données.

4- Codes de connexion au « back-office » de votre site internet

Beaucoup de sites internet sont aujourd’hui « administrables » via une interface en ligne qui permet de modifier les contenus, les images…. : interface de gestion de contenus (back-office).
Cette partie de votre site est invisible pour les visiteurs, et protégée elle aussi par des codes. Et oui, encore…. Ceci dit, vous n’aimeriez pas que n’importe qui puisse écrire n’importe quoi sur votre site internet non ?

Ces codes se composent en général de :

• identifiant
• mot de passe

Ces informations sont elles aussi à récupérer auprès du prestataire chargé de la création de votre site internet (si votre site dispose d’un back office bien sûr).

5- Codes de connexion à l’interface de gestion de votre hébergement

Généralement, les hébergeurs donnent accès à une interface de gestion à leurs clients possédant un nom de domaine enregistré chez eux. Cette interface permet par exemple de gérer votre nom de domaine, votre hébergement, vos adresses mail personnalisées (ex:  alex@monsite.fr), vos répondeurs, vos statistiques, paiements…. Un outil de contact direct avec votre hébergeur et les services qu’il met à votre disposition pour la gestion de votre site. Autant dire qu’il est important d’y avoir accès.

Et là encore, mieux vaut être protégé :

• adresse de l’interface
• identifiant
• mot de passe

Sur ce point, il est indispensable d’être « propriétaire » de son nom de domaine pour avoir accès à l’interface de gestion qui lui est liée (et à son hébergement éventuel). Si le nom de domaine est au nom de la personne qui a créé votre site, forcément vous n’aurez pas de compte chez eux étant donné qu’ils ne vous connaissent pas. Aïe !!!

Vous l’aurez compris, il est important de vérifier les 5 points mentionnés ci-dessus pour être sûr d’avoir le trousseau de clés de sa maison virtuelle.

Vous avez un doute sur votre trousseau ?

Envoyez un mail au prestataire qui a conçu votre site, et demandez-lui de vous fournir les infos suivantes :

• suis-je propriétaire de mon nom de domaine ?
• codes ftp
• codes de connexion à la base de données (si base de données)
• codes de connexion au back-office de mon site internet (si back-office)
• codes de connexion à l’interface de gestion de mon hébergeur

Soyez tranquille, votre prestataire comprendra parfaitement ce que vous lui demandez.

Une question, un doute… ?  N’hésitez pas à me laisser un commentaire.